Apport des activités motrices au développement intellectuel de l’enfant (11-14 ans)

Abstract

L’EPS a sa place dans les programmes scolaires algériens, cependant, ses séances ne sont pas toujours réalisées. C’est ce qu’un sondage auprès de 25 enseignants du primaire a permis de relever. Une étude consécutive à ce sondage à laquelle avaient participé 57 enseignants des trois niveaux de l’enseignement national (primaire, CEM et lycée) est venue confirmer la place de cette discipline dans la hiérarchisation des matières scolaires. Les résultats ont démontré que l’EPS était considérée comme une discipline secondaire, et ce, relativement à sa contribution au savoir et aux mécanismes d’acquisition de ce savoir. Dans le but de permettre une plus juste valorisation de cette matière éducative quant à sa contribution au savoir et aux mécanismes d’acquisition de ce savoir, quatre hypothèses relatives au lien existant entre la cognition et l’activité motrice ainsi qu’au rôle joué par l’enseignant pour favoriser un tel lien ont été formulées. Pour tenter de vérifier les hypothèses en question, nous avions orienté notre intérêt vers les activités motrices d’interaction entre joueurs dans un cadre de coopération et d’opposition (activité sociomotrice) pour les situations de résolution de problèmes qu’elles présentaient. Le lien entre la cognition et la motricité serait apprécié par la sollicitation de la capacité de résolution de problème lors d’une activité motrice par le mécanisme du traitement de l’information. A cet effet, une épreuve élaborée a permis de déterminer l’existence ou la non-existence de liens entre la sollicitation des capacités cognitives et les activités motrices en action située. Une expérimentation basée sur ladite épreuve, à laquelle 119 sujets (dont 65 filles et 54 garçons) âgés de 11ans à 14 ans avaient participé, a permis de vérifier les hypothèses émises. Les résultats obtenus ont permis d’établir l’existence d’une sollicitation des mécanismes, des processus, des capacités et des compétences cognitifs par la participation des élèves aux activités sociomotrices. Aussi, l’expérience et la maturité intellectuelle du sujet ainsi que le type de stratégie de résolution de problème que ce dernier adopte en ce type de situation se sont-ils avéré des facteurs déterminants pour la résolution d’une situation-problème proposée. Le rôle de l’enseignant, que concrétisaient les interventions pédagogiques opportunes avant et après l’action, a permis l’obtention de résultats positifs immédiats chez les sujets bénéficiant d’une expérience ludosociomotrice. A la lumière des résultats de cette recherche, nous constatons qu’il serait nécessaire de réaliser les séances d’EPS de façon régulière, et ce, tout au long du développement de l’élève. Car si le critère déterminant de l’importance d’une matière scolaire est aussi relatif aux mécanismes d’acquisition du savoir, l’EPS doit trouver sa place comme matière principale tout autant que celles actuellement reconnues en tant que telles. Mots clés : Réalité de l’EPS, expérience ludosociomotrice, intervention pédagogique, activités motrices d’interaction, développement intellectuel, connaissances, mécanismes d’acquisition du savoir, cognition, résolution de problème, traitement de l’information.