Sécurité Nationale aux USA : role de renseingnement dans le processus de prise de décision sécuritaire aprés de

Abstract

La présente étude se propose de déterminer le rôle du renseignement dans le processus de prise de décision, en matière de sécurité nationale aux ?tats-Unis d'Amérique, en s'appuyant sur l'étude du cas de l'intervention militaire contre l'Irak, au mois de mars 2003. Il est fait examen des acteurs formels et informels impliqués dans le processus de prise de décision, la politique de sécurité nationale de l'Administration BUSH tout en délimitant le statut du renseignement tel qu'il a fait l'objet d'études académiques, c'est-à-dire son statut de " moyen des fins politiques ". Cette étude ambitionne de vérifier si le statut du renseignement a évolué depuis le National Security Act de 1947 qui lui a donné ce rôle et s'il a été instrumentalisé pour justifier l'invasion de l'Irak. Pour ce faire, il a été entrepris une étude détaillée du cas de la prise de décision d'intervenir en Irak, un examen de la réforme des services de renseignement américains, consécutive aux attentats du 11 septembre 2001 et à la découverte que les armes de destruction massive irakiennes étaient l'inexistantes, ainsi que l'absence de liens avec Al-Qaïda, qui avaient servi de justifications à l'action de l'Administration BUSH. Les résultats de cette étude montrent que le renseignement américain n'a pas continué à assurer et assumer son statut de moyen des fins politiques, qu'il est censé incarner en tant qu'organisme " intelligent " et indépendant. Il semble, cependant, que son leadership, pendant la période de l'invasion de l'Irak en 2003, a accepté que sont statut soit rétrogradé à celui " d'instrument " entre les mains du pouvoir exécutif. Etat de fait qui s'est manifesté par la conformité de ses analyses et conclusions avec la volonté du décideur. Bien que, dans l'absolu, sa contribution et les conseils qu'il procure n'obligent pas, en termes juridiques, le décideur. Le Président des ?tats-unis s'est affirmé comme l'acteur imperturbable, le véritable décideur dans toutes les étapes du processus, au sein de l'Administration en place. En s'appuyant, particulièrement sur le statut du nouveau Directeur du Renseignement National, institué par la loi sur la réforme du renseignement américain de décembre 2004, l'étude montre que l'Administration a influé sur le Congrès pour créer un poste de responsabilité qui la dispense de toute responsabilité institutionnelle, sachant que dans la précédente organisation de la Communauté du Renseignement où le Directeur Central du Renseignement agissait sous la responsabilité du chef de l'exécutif, le Président des ?tats-Unis. Ce fait trouve toute son utilité pour le décideur si, par exemple, de dramatiques attentats contre les ?tats-unis venaient à avoir lieu ou une intervention militaire extérieure controversée venait encore à être planifiée. Dans ce dernier cas, il semble justement que ce poste jouit d'une indépendance relative due aux limites de ses prérogatives en matière des nominations et de budget pour lesquels l'Administration se réserve le dernier mot. Pour cette raison, il peut subir des influences de facteurs personnels ou de restrictions de moyens qui permettraient à l'Administration de faire pression sur lui. Enfin et au-delà des questions institutionnelles, cette étude fait sienne l'avis des chercheurs qui ont démontré que l'interventionnisme de l'Administration américaine n'est pas le propre du parti républicain, qui en fait vient tout juste de se rattraper vis-à-vis du parti démocrate, selon des analyses quantitatives. La nouvelle forme d'interventionnisme, par la stratégie de préemption, représentera une option opérationnelle dans la politique américaine pour plusieurs générations.